On appelle pièges passifs, les pièges des plantes carnivores sans aucun mouvement. Il existe trois sortes de pièges passifs: les pièges à glu, les pièges à urne, et les pièges à nasse.
Les pièges à glu
Les genres munis de tels pièges sont les genres byblis, drosophyllum, ibicella (lutea), et triphyophyllum. Le fonctionnement des pièges est le même que pour les pièges semi actifs, mais les feuilles et les glandes ne sont doués d’aucun mouvement. Chez triphyophyllum, le caractère carnivore n’existe que dans la phase juvénile de la plante.
Les pièges à urne
Les genres munis de tels pièges sont brocchinia (hectioides et reducta), catopsis (berteroniana), cephalotus, darlingtonia, heliamphora, nepenthes, paepalenthus (bromelioides), et sarracenia. Le piège est constitué de la transformation d’une feuille ou d’une partie de celle-ci. Il se présente sous la forme d’un tube rempli d’un liquide digestif, qui peut être muni d’un capuchon fixe, ou opercule. L’insecte, attiré par du nectar, tombe au fond du tube où il se noie, les parties moles seront ensuite dissoutes et assimilées par la plante.
Chez brocchinia, catopsis, et paepalenthus, le piège est constitué par l’ensemble des feuilles. Les feuilles, imbriquées depuis la base, forment une sorte de vase qui recueille l’eau de pluie. Les insectes sont attirés par une odeur de miel chez brocchinia, alors que pour catopsis ils sont apparemment attirés par la poudre blanche recouvrant la plante.
Une fois l’insecte noyé au fond du piège, les parties molles seront dissoutes par des bactéries (la plante ne produit ici aucuns enzymes).
Pour les genres heliamphora, sarracenia, et darlingtonia, le piège est constitué par une feuille enroulée formant un tube. Le nectar est produit au niveau du capuchon, il contient même un narcotique chez sarracenia (la coniine).
L’insecte, en butinant ce nectar, va se diriger vers l’entrée du piège d’ où il ne pourra plus remonter car le capuchon est muni de poils rigides dirigés vers le bas. A l’entrée du piège, la plante produisant une cire très glissante, l’insecte perd pied et tombe au fond de l’urne. Il finira par se noyer dans le liquide digestif où il sera digéré.
Chez darlingtonia, et certaines espèces de sarracenia, l’ouverture est située sous un renflement globuleux qui la coiffe. Le dessus du piège présente des taches transparentes laissant passer la lumière, ces taches correspondent à des cellules dépourvues de chlorophylle. L’insecte est attiré par du nectar et fini par rentrer dans le piège. L’insecte, apercevant de la lumière, pense pouvoir ressortir du piège par le dessus. Mais, il bute contre la paroi et finit par s’épuiser. Il finira par tomber au fond de l’urne. La digestion est assurée par des enzymes chez sarracenia, alors qu’elle est assurée par des bactéries chez darlingtonia et heliamphora.
Pour cephalotus et nepenthes, le piège a la forme d’un godet. Il est formé par la feuille entière chez cephalotus et par une partie de la feuille chez nepenthes. Le fonctionnement est toujours le même, les insectes sont attirés par du nectar et finissent par glisser au fond de l’urne qui contient un liquide digestif où ils se noieront. La digestion est assurée par des enzymes.
Les pièges à nasse
Seul le genre genlisea est doté de tels pièges. Le piège est formé par un tube terminé par deux bras. Ces bras sont torsadés en sens contraire et sont fendus, ce qui offre de multiple entrées aux proies et les conduit vers l’entrée du tube. Un flux d’eau continu, provoqué par un phénomène d’osmose, entraîne la proie vers le fond du tube qui se termine par un renflement creux.
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